Et si les bactéries de notre intestin avaient un impact sur notre énergie et notre fatigue ?

Des chercheurs américains ont exploré la corrélation entre microbiote intestinal et fatigue et énergie, physique ou mentale.

Notre personnalité prendrait-elle racine dans notre intestin ? Récemment, plusieurs études ont cherché à montrer le lien entre microbiome – l’ensemble des microbiotes d’un individu – et sensation de fatigue, mais sans néanmoins dissocier les aspects physiques et mentaux. Des chercheurs de l’Université de Clarkson aux Etats-Unis se sont penchés sur la question pour la revue Nutriens et ont ainsi voulu montrer l’association entre la diversité du microbiome intestinal et les sentiments d’énergie mentale et physique, chez des individus en bonne santé.

L’étude a été menée sur 20 participants, âgés de 31 ans et plus, physiquement actifs et non-obèses, afin de démontrer que le microbiote intestinal peut être lié aux quatre aspects distincts de l’énergie mentale, de la fatigue mentale, de l’énergie physique et de la fatigue physique. Et les résultats montrent bien que diverses bactéries sont associées à chaque trait de personnalité.

L’importance du régime alimentaire sur la personnalité ?

Il a également été noté que le régime alimentaire influence la composition du microbiote intestinal. Un seul groupe d’aliments est en lien avec les quatre types d’humeur : la viande transformée. Elle est corrélée positivement avec la fatigue mentale et la fatigue physique et négativement avec l’énergie mentale et l’énergie physique. Ces aliments favorisent l’apport calorique excessif et limiter ces aliments pourraient être une solution pour prévenir l’obésité : en effet selon l’étude, les personnes obèses éprouvent souvent de la fatigue et une diminution de l’endurance physique.

Selon les conclusions de cette étude, « les bactéries et le métabolome associés au métabolisme étaient associés à l’énergie mentale ou physique, tandis que les bactéries associées à l’inflammation étaient associés à la fatigue mentale ou physique ». Ce n’est pas la première étude du chercheur Ali Boolani, responsable de l’étude, sur le sujet. « Ces nouvelles découvertes appuient mes travaux précédents dans lesquels nous signalons que les sensations d’énergie sont associées à des processus métaboliques, tandis que les sensations de fatigue sont associées à des processus inflammatoires », a-t-il déclaré.

De nouvelles études à venir

Mais le chercheur ne veut pas s’arrêter à ces résultats, et souhaite lancer une autre étude, cette fois avec davantage de participants.

« Puisque nous en apprenons encore sur le microbiome intestinal, nous ne savons pas si en changeant notre trait de personnalité, nous pourrions voir un changement dans le microbiome intestinal, ou si nous essayons de changer notre microbiome intestinal, nous pourrions également changer notre trait de personnalité », détaille le chercheur.